Raison d'être

Pendant près de 36 ans, des milliers de paysans guatémaltèques ont dû affronter une dictature sans pitié, qui, en leur faisant la guerre, privait ces hommes, ces femmes et ces enfants d’un accès sécuritaire à la terre et à la possibilité d’assurer leur subsistance alors que tout manquait. 250 000 personnes sont décédées. La plupart étaient des Mayas.

Une fois la guerre civile terminée en 1996, ces paysans n’ont pas eu le luxe de se réjouir et de panser leurs plaies très longtemps. Habitant un pays dépourvu de tout filet social, ces milliers d’hommes et de femmes ont dû se mobiliser rapidement afin de se reconstruire individuellement et collectivement.

Au cours d’un séjour de deux ans au Guatemala en 2003, j’ai rencontré Rigoberto Augusto Ramirez et ses partenaires qui ont choisi après la guerre de participer à l’effort de reconstruction en créant la Coopérative de production de café APCASA à Santa Anita. Cette rencontre a été déterminante pour moi. Après avoir combattu l’injustice pendant autant d’années (27 ans dans le cas de Rigoberto) et surmonté toutes les souffrances qui accompagnent la guerre, ces hommes et ces femmes se sont rapidement engagés dans le relèvement et le développement de leur communauté. Pour moi, citoyen d’un pays où la paix est tenue pour acquise et où la quête d’un confort toujours plus grand constitue l’essence de la vie citoyenne avec pour effet entre autres choses l’isolement grandissant des personnes, être le témoin d’autant de résilience et d’un tel exemple de solidarité a été un moment charnière dans ma vie. Cette expérience est venue me confirmer de façon on ne peut plus concrète que seul nous ne pouvons rien; ce n’est qu’ensemble que nous pouvons faire évoluer les choses.  

Après avoir autant reçu, je souhaitais trouver une nouvelle façon de soutenir concrètement le dur travail, non seulement celui de la coopérative dont font partie Rigoberto et ses partenaires, mais aussi de quelques autres coopératives de petits paysans qui vivent aussi des situations de misère.

Le moment de la retraite du milieu de l’éducation étant arrivé pour moi, j’ai décidé de me lancer dans l’aventure du café en important, torréfiant et distribuant moi-même le café de coopératives guatémaltèques comme APCASA, IJA’TZ, UPC et quelques autres qui vivent des situations similaires.  Mon but est d’offrir à ces coopératives un nouveau marché qui ne sera pas vampirisé par les intermédiaires. L’achat de café par un seul intermédiaire me permet d’offrir un meilleur prix à ces producteurs de l’Amérique Centrale.

Étant moi-même un amateur de café exigeant, je me suis entouré de l’expertise nécessaire pour vous offrir des produits de qualité. 

Je vous invite donc à venir avec moi à la rencontre des paysans producteurs de café en savourant le fruit de leur travail. Ainsi nous pouvons changer le monde une tasse à la fois! 

Daniel Bernard